
Le bonus malus auto, également appelé coefficient de réduction majoration, est une clause mise en place en France pour ajuster le montant de la cotisation annuelle en fonction de la pratique au volant. Ce mécanisme, basé sur des critères précis, récompense la prudence et sanctionne les comportements responsables d’accidents. Voici tout ce que vous devez savoir pour comprendre son fonctionnement.
Qu’est-ce que c’est et à quoi sert-il ?
C’est un système qui permet d’adapter le montant de votre cotisation en fonction de votre attitude. Il repose sur un coefficient qui évolue chaque année selon les sinistres déclarés ou non par l’assuré. Cette sorte de bonus est mise en place dans l’objectif d’encourager la vigilance sur la route.
Le but principal de ce bonus est donc de responsabiliser les conducteurs. Pour ce faire, des récompenses sont mises à disposition de ceux qui adoptent une conduite exemplaire. Et des pénalisations s’appliquent aux comportements imprudents. Cette méthode permet aussi de limiter les risques pour les assureurs tout en incitant à une conduite plus sûre.
Fonctionnement selon chaque cas
Le système s’adapte à différentes situations, en tenant compte des spécificités de chaque profil d’assuré et des événements survenus durant l’année d’assurance. Voici un aperçu de son fonctionnement selon les cas les plus fréquents.
Pour les jeunes conducteurs
Les jeunes conducteurs sont souvent considérés comme moins expérimentés. Ils débutent avec un coefficient initial fixé à 1. Ce chiffre peut rapidement évoluer en fonction de leur pratique sur la route. Un premier accident responsable entraîne généralement une majoration de 25 % du coefficient de réduction majoration. En l’absence d’accident, ils bénéficient d’une réduction annuelle de 5 %.
En cas d’accident responsable
Un accident impliquant une responsabilité totale ou partielle entraîne une sanction, notamment une majoration de 25 % pour chaque sinistre responsable. Si le coefficient de départ est de 1, il serait multiplié par 1,25 après un accident. Bien évidemment, cette hausse impacte directement le montant de la cotisation annuelle. Elle est souvent mentionnée dans le relevé d’information fourni par l’assureur.
Quelle est la durée de la clause ?
Le malus n’est pas éternel. En l’absence de nouveaux accidents responsables, le coefficient diminue de 5 % chaque année. Ainsi, il peut être réduit jusqu’à 1 pour un conducteur malussé , et ce après plusieurs années consécutives de conduite sans incident. La période nécessaire pour atteindre ce résultat dépend de la gravité des sinistres et du niveau de bonus atteint initialement.
Calcul du coefficient
Le système est un mécanisme appliqué par les assureurs pour ajuster la prime d’assurance automobile en fonction de la pratique au volant. Il repose sur un coefficient de réduction-majoration qui varie entre 0,50 (le bonus maximum) et 3,50 (le chiffre minimum). Il est calculé à partir de l’historique des sinistres du conducteur, sur une période de 12 mois. En d’autres termes, l’assuré voit son coefficient évoluer en fonction de ses accidents responsables ou partiellement responsables.
La réduction du coefficient en l’absence de sinistre
Si le conducteur n’a causé aucun sinistre responsable au cours de l’année précédente, son coefficient diminue de 5 % chaque année. Cela signifie que, si vous êtes un conducteur prudent, vous bénéficierez d’une réduction annuelle, jusqu’à atteindre le bonus maximum de 0,50 après 13 ans sans accident responsable. Par exemple, si votre prime d’assurance est de 500 €, avec un coefficient de 0,50, votre cotisation annuelle sera réduite à 250 €.
L’impact des sinistres responsables et partiellement responsables
Un accident responsable entraîne une majoration de 25 % du coefficient. Si, par exemple, votre cotisation d’assurance était de 500 €, une augmentation de 25 % appliquée à votre coefficient le portera à 1,25, ce qui fera grimper le tarif à 625 €. En cas d’accident partiellement responsable, la majoration sera plus faible, de 12,5 %, ce qui augmentera votre coefficient à 1,125 et donc à 562,50 €.
Le calcul précis
Le calcul se fait en fonction du coefficient qui dépend de la responsabilité dans l’accident et de l’historique du conducteur. Ce coefficient est multiplié par le montant de la prime de référence pour obtenir la somme totale de la cotisation annuelle. Ainsi, chaque accident responsable ou partiellement responsable influe directement sur votre coefficient, et donc sur votre prime.
Le coefficient est automatiquement ajusté en fonction des accidents enregistrés, et toute modification de ce coefficient est reflétée lors de la souscription de votre contrat ou lors de l’échéance anniversaire. Il est donc primordial de connaître l’évolution de votre CRM afin de mieux gérer votre assurance auto et bénéficier des meilleures conditions tarifaires.
Exemple de calcul du coefficient
Lors de la souscription initiale d’un contrat d’assurance auto, le coefficient de réduction majoration est fixé à 1. Après une année sans accident responsable, une réduction de 5 % s’applique. Ainsi, pour calculer le nouveau coefficient, il suffit de multiplier le CRM actuel par 0,95. Avec un coefficient de 0,80 :
0,80 × 0,95 = 0,76
Ce coefficient réduit entraîne une baisse de la cotisation annuelle, permettant au conducteur de réaliser des économies sur le long terme. À noter que si le bonus atteint le niveau maximum de 0,50 pendant plus de trois années consécutives, il reste inchangé même après un premier accident responsable.
En cas d’accident totalement responsable, le coefficient est majoré de 25 %. S’il est initialement de de 0,68, il sera calculé comme suit :
0,68 × 1,25 = 0,85
Cette hausse impacte immédiatement la prime d’assurance, reflétant la responsabilité de l’assuré dans l’incident. Mais elle encourage, bien sûr, la prudence.
Quelle que soit la situation, il est essentiel de suivre l’évolution de son coefficient à chaque échéance annuelle pour mieux anticiper les variations de la cotisation et adapter ses garanties d’assurance en conséquence.
Quels sont les critères influençant ce bonus ?
Les accidents déclarés l’influencent directement. Un accident où le conducteur est reconnu totalement ou partiellement responsable entraîne une augmentation du coefficient. Mais les sinistres où la responsabilité n’est pas engagée (bris de glace, catastrophe naturelle) n’ont aucune incidence.
Le type de voiture, qu’il soit classique, un quadricycle ou un modèle de collection, ainsi que son usage (professionnel ou personnel), peut également jouer un rôle dans l’application du coefficient. Par exemple, un usage intensif ou des tournées régulières augmentent les risques et peuvent avoir un impact indirect.
Quel impact sur la prime d’assurance ?
Un coefficient inférieur à 1 entraîne une réduction de la prime d’assurance, récompensant ainsi les conducteurs prudents. À l’inverse, un coefficient supérieur à 1 augmente la prime, sanctionnant les comportements à risque. Cette variation est directement appliquée sur la prime annuelle.
La pénalité ou le récompense est transférable d’un assureur à un autre. Lors d’un changement de contrat, le nouvel assureur utilise le relevé d’information pour appliquer le coefficient en cours, assurant une continuité.
Conseils pour l’optimiser
La meilleure manière de réduire son coefficient est d’adopter une conduite sécuritaire. Pour améliorer ou au moins maintenir votre bonus, respectez donc le code de la route, évitez les attitudes à risque et restez vigilant à tout moment. Vous limitez également les coûts inutiles et réduisez les conséquences négatives d’un éventuel sinistre sur votre prime d’assurance en optant pour des garanties qui correspondent réellement à vos besoins.
N’hésitez pas non plus à comparer régulièrement les contrats d’assurance disponibles sur le marché. Une telle intiative vous aide à coup sûr à trouver des options plus avantageuses, surtout si votre coefficient a évolué favorablement.
Sachez aussi que les voitures électriques bénéficient souvent d’avantages, comme des allègements sur certaines garanties ou des primes moins élevées. Ces économies peuvent contribuer à une gestion plus efficace de votre budget.
Quels sont les véhicules non concernés ?
Certaines catégories de voitures sont spécifiquement exclues. En effet, le coefficient ne s’applique pas à tous les types de véhicules.
Véhicules de moins de 125 cm3
Les deux ou trois-roues dont la cylindrée ne dépasse pas 125 cm3 ne sont pas soumis à la règle. Bien que ces véhicules soient classés comme des automobiles, leur prime d’assurance est calculée selon des critères spécifiques différents de ceux des véhicules classiques.
Véhicules d’intérêt général
Les véhicules d’intérêt public, tels que les véhicules de pompiers, de police ou du SAMU, ne sont pas pris en compte. Ils sont généralement utilisés dans le cadre de missions de sécurité ou d’urgence. Ainsi, ils échappent à l’application du système, car leur utilisation ne relève pas de votre comportement individuel.
Véhicules de collection
Les véhicules de collection, dont l’âge dépasse les 30 ans, ne sont pas non plus concernés. Ces véhicules ont un statut particulier qui leur permet d’échapper au bonus lié à la responsabilité des chauffeurs. Le coefficient ne prend donc pas en compte l’historique des sinistres pour ce type de voiture, que ce soit pour un accident responsable ou non.
Véhicules agricoles ou forestiers
Les engins agricoles ou forestiers bénéficient également d’une exemption. Ces véhicules spécifiques, souvent utilisés dans des conditions particulières, ne sont pas soumis au même régime que les autres voitures ou camions. Ils ont des règles spécifiques pour l’assurance automobile, qui ne prennent pas en compte la responsabilité dans le cadre d’un accident.
Véhicules de travaux publics
Les véhicules de travaux publics, tels que les engins de chantier et autres véhicules utilitaires, sont également exclus. Utilisés principalement pour des missions professionnelles et non dans le cadre d’une conduite privée, ils ne sont pas concernés par le calcul du CRM.